Les Vanes, ou Vanir, sont un des trois groupes de divinités de la mythologie nordique; les deux autres étant les Ases et les Dises. Ils sont associés aux cultes de la fertilité, de la fécondité, de la sagesse et de la précognition. Ils sont associés au monde de Vanaheim. Ce groupe de dieux est aussi associé à la magie puisque c’est Freyja qui enseigna le seiðr (« la magie ») aux Ases et aux géants, ainsi que l’art astral à Odin. La présence de noms de dieux Vanes dans la toponymie atteste leur popularité et leur ancienneté.

Ils se sont battus pendant un temps contre les Ases. Cette guerre s’est terminée par une trêve et l’échange de quelques divinités. Les Vanes envoyèrent Njörd, Freyr et Freyja, et les Ases leur envoyèrent le simplet Hoenir et Mimir. Les Vanes, fâchés de cet échange déséquilibré, décapitèrent Mimir et envoyèrent sa tête à Ásgard. Par la suite, les Vanes sont reconnus comme étant un sous-groupe des Ases.

Les dieux que l’on nomme « Vanes » dans le panthéon nord-germanique ne sont en fait que trois : le père Njord, le fils Freyr et la sœur Freyja. Ils sont les représentants du trio dioscurique divin indo-européen : les jumeaux divins « Fils du Ciel du jour » et leur sœur-épouse la fille du Ciel du jour ou du Soleil qu’ils sauvent après un être nocturne ou hivernal et qu’ils marient au dieu Lune. Ils font partie des plus anciennes figures divines du panthéon indo-européen.

Par la suite et encore dans la période commune des Indo-Européens, ces dieux ont été dépréciés et ne sont souvent plus que les représentants de la troisième fonction quand ils n’ont pas purement été assimilés aux humains.

Dans la communauté linguistique et culturelle de l’Europe du nord ouest (innovation latino-germanique), le mythe a pris une forme nouvelle, celle d’une guerre de fondation où les Ases attaquent leurs voisins les Vanes qui se défendent victorieusement et qui finissent par conclure une paix garantie par un échange d’otages. Pour se défendre, les Vanes ont employé la vaillance mais également la corruption (Gullveig), la magie (Heid) et probablement la séduction.

Après Rudolf Much et De Vries, Jean Haudry rapproche le nom des Vanes du germanique *weni- « ami ». Sur le plan social, cette notion serait à mettre en parallèle avec le vieil anglais wine « seigneur » et désignerait le chef d’un compagnonnage aux yeux de ses guerriers. Les Vanes « seigneurs amicaux » seraient « l’objet d’un culte destiné à les renforcer pour accroître leur action bénéfique ». Ils s’opposeraient aux Ases « seigneurs liens » qui seraient l’objet d’un culte consistant à respecter les engagements pris sous leur garantie.